Le directeur général des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) Bertrand Levrat a décidé de renoncer à la hausse de 70’000 francs de son salaire annuel décidée par le bureau du conseil d’administration de l’institution en fin d’année dernière. C’est ce qu’annonce l’hôpital dans un communiqué succinct. Après la révélation par L’Affranchi de cette décision qui n’avait vraisemblablement pas encore été communiquée aux membres du conseil d’administration, de vives discussions ont alimenté les réseaux sociaux et la presse locale.
Le timing de cette augmentation, alors que le personnel soignant attend toujours une gratification pour ses efforts durant la crise sanitaire, a été considéré comme particulièrement maladroit par de nombreuses personnes.
«Bertrand Levrat considère que les sujets de discussions autour des HUG devraient être la prise en charge des patient-e-s, la recherche et l’enseignement et non la question de sa rémunération», explique le communiqué de l’institution. «Dès lors, il a décidé de renoncer à cette augmentation. Il rappelle son engagement entier et total pour les patient-e-s, les collaboratrices et les collaborateurs des HUG ainsi que pour la communauté genevoise.»
Le débat reste toutefois entier concernant la justification d’une telle rémunération, qui reste en-deçà de nombreux hôpitaux publics, que cela soit en Suisse ou ailleurs en Europe. La discussion aurait-elle pris une telle tournure si cette augmentation salariale avait été décidée hors crise sanitaire? Pas sûr. Bertrand Levrat choisit de mettre un terme à cette polémique pour l’instant, mais il faudra bien un jour aborder cette question de fond dans des circonstances moins émotionnelles.
Une réponse sur “Bertrand Levrat renonce à sa hausse de salaire”
Par définition, le salaire des autres, quand il est supérieur au sien, est immérité. Le problème est cependant double, et nous ne ferons pas l’économie d’un débat: 1. Les élus de gauche, et les bien-pensants de droite, qui réclament pourtant invariablement que le public soit compétitif par rapport au privé, sont les premiers à vouloir constamment nier que la qualité a aussi un prix, prix que le privé débourse sans arrière-pensée. 2. Lorsque la mer est calme, les capitaines sont toujours trop payés. Et dans la tempête il est trop tard pour déplorer qu’ils ne soient pas à la hauteur. Monsieur Levrat est un homme de valeur et de valeurs, ainsi que de service public, et je le remercie pour sa décision, qui place l’institution avant tout le reste.