Binationalité: l’indécente suspicion de l’UDC

L'UDàa trouvé une nouvelle déclinaison de son fonds de commerce contre l'étranger: la binationalité des candidats au Conseil fédéral.
Grégoire Barbey

Le conseiller d’Etat genevois Pierre Maudet a annoncé ce vendredi 4 août 2017 sa candidature au Conseil fédéral pour succéder à Didier Burkhalter. La Tribune de Genève a interrogé différents représentants genevois à l’Assemblée fédérale à ce sujet. La conseillère nationale UDC Céline Amaudruz, également vice-présidente de son parti, a déclaré: «Nous avons aussi une réserve quant à la binationalité de M. Maudet, tout comme celle de Mme de Quattro». Pierre Maudet dispose en effet du passeport suisse et français, tout comme Jacqueline de Quattro possède le passeport helvétique et italien.

Cette réserve quant à la binationalité des candidats au Conseil fédéral ne s’appuie bien évidemment sur aucune base juridique existante. Plusieurs membres de l’Assemblée fédérale dispose d’ailleurs d’une double nationalité, sans que cela ne fasse (pour l’heure) l’objet d’une quelconque discussion. Le principal argument évoqué dans les débats sur la question porte sur un risque de collusion dans la gestion des affaires du pays. Un binational serait plus susceptible d’avoir un conflit d’intérêt dans le suivi d’un dossier qui porterait sur le pays dont il est également ressortissant.

Pour appuyer cette position, l’exemple des diplomates est mis en avant: ceux-ci devraient abandonner leur binationalité pour faire carrière. C’est encore le cas, mais le Conseil fédéral prévoit de modifier cette exigence par le biais d’une révision de l’ordonnance sur le personnel de la Confédération. Une motion du conseiller national Peter Keller, en réaction à ce projet, proposait l’an dernier d’exclure les binationaux de cette voie, mais a été rejetée par une large majorité (113 voix contre 74 et 6 abstentions). L’actuel conseiller fédéral Didier Burkhalter, en charge des Affaires étrangères, rappelait alors que la binationalité est une réalité de notre société: un tiers des stagiaires diplomatiques possèdent de nos jours une autre nationalité en plus du passeport à croix blanche. Tout en précisant qu’un diplomate disposant d’une deuxième nationalité ne serait pas envoyé en mission dans le pays en question.

Céline Amaudruz relevait déjà en 2015 que la binationalité constituait à ses yeux un problème pour la fonction de conseiller fédéral. Citée par la Tribune de Genève, elle déclarait alors: «On n’imagine pas Obama ou Hollande avoir deux passeports». Pourtant, si l’ancien président des Etats-Unis Barack Obama ne disposait pas d’une double nationalité, il était originaire du Kenya par son père. A-t-il fait preuve de la moindre déloyauté à l’égard du pays qu’il a servi pendant 8 ans en tant que président? Pourtant, si Céline Amaudruz voulait être conséquente, alors elle pourrait émettre une réserve face à toute personne ayant des origines étrangères. La binationalité ne définit pas le rapport qu’un individu entretient avec ses différentes nationalités.

Pierre Maudet a par exemple grandi à Genève, fait ses études à Fribourg et s’est toujours engagé en politique en Suisse. Son parcours est celui d’un Suisse, qu’importe son deuxième passeport. De plus, s’il devait être désigné conseiller fédéral par les 246 parlementaires de l’Assemblée fédérale, il devra alors prêter serment, tout comme il a prêté serment lorsqu’il a été élu conseiller d’Etat à Genève. A ce sujet, nous n’avons jamais entendu Céline Amaudruz remettre en question la légitimité de Pierre Maudet, quand bien même Genève est un canton en lien direct avec la France. A-t-il démérité sur ce plan? Il faut croire que non.

La position de l’UDC est indécente, parce qu’elle distille le doute, et sous-entend qu’a priori, un binational ne peut pas être tout à fait Suisse puisqu’il dispose d’un second passeport. Mais cette situation ne nous apporte aucun élément sur le rapport qu’entretien un binational avec sa deuxième patrie. Cela peut être un attachement purement familial, et le souhait de garder cette double nationalité pour ne pas renier ses origines. Cela peut être, sans bénéficier d’une double nationalité, un attachement très fort. Un conseiller fédéral ayant des origines étrangères sans être binational pourrait tout à fait faire l’objet de suspicions quant à son intégrité, si l’on suit la logique malveillante de l’UDC.

La binationalité n’est qu’une diversion de plus instrumentalisée par un parti qui n’a de cesse de thématiser la peur de l’étranger. L’objectif? Diviser pour mieux régner, sans aucun doute. En jetant l’opprobre sur des politiciens intègres, l’UDC continue de capitaliser sur son fonds de commerce. L’étranger, toujours l’étranger. Comme si renoncer à sa double nationalité serait un gage plus important que le serment prêté devant l’Assemblée fédérale. Non seulement, cela ne garantit nullement où se situe la véritable obédience d’une personne – elle pourrait renoncer à son deuxième passeport par calcul – mais cela inscrit dans le marbre que l’étranger constitue définitivement un problème.

Avec un parti aussi hystérique que l’UDC sur tout ce qui touche à l’étranger, nous ne doutons pas qu’une éventuelle suspicion de collusion d’un conseiller fédéral dans un dossier qui concerne un autre Etat ferait immédiatement l’objet d’accusations en règle et d’une violente polémique. Mais plutôt que de faire confiance aux femmes et aux hommes qui veulent donner de leur temps à la Suisse, le parti de Céline Amaudruz préfère tabler sur la malveillance potentielle de toute personne ayant des liens extérieurs à la Suisse. Comme s’il fallait être binational pour avoir des mauvaises intentions. Diviser pour mieux régner, disions-nous. C’est exactement ça.

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29 réponses sur “Binationalité: l’indécente suspicion de l’UDC”

  1. Le mot « indécent » est… indécent. Ou du moins mal choisi.
    L’argument de l’UDàest parfaitement légitime. Et si Pierre Maudet avait de la sensibilité politique, il annonceraitpubliquement qu’il renonce à sa deuxième natinalité. Il est normal qu’une personne aspirant à la plus charge published ans un pass quel qu’il soit n’ait d’autre allégeance qu’envers son pays.
    Visiblement votre attitude reflète votre sensibilité personnelle qui est peut-être aussi celle d’une jeune génération qui se pense non comme Suisse, mais comme européenne, n’a donc pas d’attachement à la Suisse en tant qu’etat indépendant et souverain qui, surtout aujourd’hui, doit defendre résolument son indépendance et sa souveraineté. Car cette indépendance et cette souveraineté sont en danger.
    Ces valeurs essentielles sont mises en danger par les pressions et chantages impérialistes insupportables de l’Union Europénne, qui nous somme de nous soumettre inconditionnellement à son droit étranger et à ses tribunaux étrangers. Particulièrement dans ce contexte il est de très très mauvais goût qu’un candidat au Conseil fédéral ait la double citoyenneté Suisse et européenne.
    De toute façn Pierre Maudet doit être éliminé de la compétition car tout son parcours politique et tous ses discours sont un plaidoyer pour l’abandon définitif de ce que certains appellent avec mépris la «  »Suissitude ». Maudet est la quintessence du parti de l’étranger. Maudet rêve que la Suisse se dissolve définitivement dans le magma informe de l’Union Européenne, ce qui permettrait au Françis qu’il est d’envisager une grande carrière continentale, à l’instar d’un Jacques Chirac.
    Pour barrer la route à ce démolisseur de la Suisse tout est bon. Et l’attaquer sur sa double nationalité est de bonne guerre.

    1. Vous vivez dans un drôle de monde. L’allégeance ne se définit pas par un passeport, c’est quelque chose d’intime qu’aucun document ne peut permettre d’avoir une idée. Ensuite, je vous trouve bien désagréable à mon égard: je ne nie pas la Suisse en tant qu’Etat et j’aime ce pays dont je suis originaire. Mais cela ne m’empêche pas de ne pas verser dans une espèce de discours d’extrême droite pour défendre des valeurs qui ne sont pas remises en cause.

      1. Pensez-vous qu’une personne qui a plusieurs passeports peut diriger la Suisse ? Les suisse et les suissesses n’ont qu’un passeport et ceux qui reçivent le SUISSE devraient choisir LEUR pays. Une seule nationalité. La Suisse devrait être guidée par des personnes qui ont la mentalité suisse traditionnelle de nos ancêtres. Actuellement, on glorifie toutes les autres nations avec leur traditions, mais nos autorités oublient les nôtres. Malheureux et bien triste pour tous les citoyens qui ont persévéré et lutté pour conserver notre Suisse. Certains voudraient que notre pays se dissolve parmi l’Europe qui va si bien…

        1. D’accord avec vous Papounette: la Suisse doit être guidée par des personnes qui ont la mentalité Suisse traditionnelle de nos ancêtres. C’est très vrai et vous avez trouvé les mots justes pour le dire.
          Il va falloir qu’on s’y mette. Je pense que l’UDàa fait un bon travail mais C’e n’est pas suffisant. Comme l’UDàn’a pas la majorité, les autres, style Maudet, continuent à bazarder la Suisse et à la dissoudre dans l’Europe dont personne ne veut.
          Je pense qu’on devrait fonder un mouvement citoyen qui pourrait s’appeler « Maîtres chez nous » et qui serait avant tout une association d’entraide des Suisse traditionnels comme vous et moi. Puisque nos autorités nous ont lâchés et sont contre nous et qu’elles ne respectent pas nos votes, nous devons nous organiser nous mêmes pour défendre nos intérêts.
          Il faudrait aussi faire des listes de tous les politiciens d’après le critère suivant: lesquels sont prêts à defendre énergiquement notre pays et son indépendance, et lesquels travaillent à le démolir. Peu importe le parti, la seule chose qui compte c’est qu’ils soient pour la Suisse, contre l’Europe, et contre l’immigration.
          On ne peut plus accepter d’être gouvernés par une femme qui s’appelle Communauté des C tats Socialistes Latino Américains. Comme vous le savez c’est le prénom de Mme Amarelle. î E. S. L. A. c’est son prénom. Ca veut dire ç. Rien que C’e prénom aurait dû être une raison de lui refuser la nationalité suisse. On est oC9 là? et vous remarquerez que les médias nous cachent cette vérité. Et après on s’etonne que cette femme ait réussi à faire que le parlement se soit assis sur notre vote contre l’immigration du 9 février 2014.
          Qu’en pensez-vous?

        2. Comme c’est juste.
          Une personne qui n’a pas de parents suisses et qui voudrait se naturaliser doit abandonner son passeport d’origine. Le passeport n’est pas qu’un bout de papier, c’est aussi une affaire de coeur, en plus d’être une allégeance à une patrie.

  2. Je corrige le deuxième paragraphe qui a été bousillé par mon correcteur orthographique.
    Lbargument de lbUDàest parfaitement légitime. Et si Pierre Maudet avait de la sensibilité politique, il annoncerait publiquement qubil renonce à sa deuxième nationalité. Il est normal qubune personne aspirant à la plus haute charge publique dans un pays quel qubil soit nbait dbautre allégeance qubenvers son pays.

  3. Désolé, mais je ne comprends pas votre réaction. Tout le monde a bien compris que vous avez une sensibilité de gauche. Et je ne vous le reproche absolument pas. Seulement vous avez décidé de lancer des débats sur la place publique. Je joue donc le jeu avec vous, en toute loyauté et dans un parfait respect pour votre personne. Je ferraille à coups de sabre et non de fleuret moucheté mais je respecte les règles. Rien ne vous permet de dire que je dois désagréable envers vous. Je n’ai eu aucun mot offensant. Mes attaques, dures il est vrai, ne sont dirigées que contre Pierre Maudet que je considère effectivement comme un danger pour la Suisse.
    J’en viens à cette question d’allégeance. Vous en sous estimez l’importance.
    L’allégeance signifie l’attachement exclusif à un pays. Cette notion n’est pas très usitée en Suisse mais elle fait partie du vocabulaire courant de la politique américaine. Tout élu ou titulaire d’une chage publique doit prêter un serment d’allégeance: « oath of allegiance ». L’allégeance est donc un engagement fondamental de loyauté exclusive envers le pays, que l’on peut attendre et exiger de toute personne qui prétend exercer une position d’autorité dans ce pays.
    Vous avez raison de dire que c’est quelque chose d’intime. Eh bien, voyez-vous, on peut affirmer que Pierre Maudet, dans toutes ses déclarations, a toujours manifesté qu’il n’était pas disposé à defendre fermement la Suisse et sa souveraineté. Bien au contraire il a accumulé un nombre incalculable de déclarations montrant qu’à son avis la Suisse se porterait mieux si elle rejoignait l’Union Européenne, soit par la grande porte (en tant que membre pur et simple, ce que Maudet préférerait mais c’est impossible) soit par la porte de derrière, c’est à dire par un « accord cadre » institutionnel qui équivaudrait à sa mort politique et à la perte de toutes nos libertés.
    Par conséquent la preuve est faite. Nous le savons. Par rous ses engagements et ses déclarations réitérées, sans doute sincères, Maudet a montré que dans l’intimité de sa conscience il ne fait pas allégeance à la Suisse, en tant qu’état souverain. C’est en effet celà sa conviction intime. Nous le savons. Le fait qu’il ait un passeport étranger, en plus de son passeport suisse n’est qu’un signe, mais il a son importance.
    Il est donc parfaitement légitime et de bonne guerre que cette question soit soulevée dans le débat politique. En ce qui vous concerne, j’apprécie vos articles. Il m’est arrivé d’être d’accord avec vous notamment sur les questions d’assurance maladie. Mais je dois vous faire aimablement remarquer que vous enfumez le monde et prenez les gens pour des bébêtes en disant que d’attaquer Maudet sur sa non allégeance à la souverainete de la Suisse serait un discours d’extrême droite et surtout que ce serait « defendre des valeurs qui ne sont pas mises en cause ».
    Bien sûr que l’indépendance et la souverainete de la Suisse sont GRAVEMENT mise en cause par l’action de politicards comme Maudet. Si sa vision des choses finissait par l’emporter, les décisions populaires ne pourraient plus s’appliquer. Notre démocratie demi directe serait totalement vidée de son sens. Nous serions asservis à de nouveaux Gessler et nous devrions saluer les chapeaux de nos maîtres étrangers qui se permettraient de prendre des sanctions contre la Suisse si nous votions d’une manière qui ne leur plaise pas.
    Il faut barrer la route a Maudet.

    1. De toute façn tout ce qui n’est pas semblable à vos idées vous paraît être de gauche. J’ai une sensibilité de gauche sur certains sujets, mais je suis très loin de l’être sur tous les sujets. Votre analyse ne sert qu’à étiqueter ce que vous ne comprenez pas pour le rendre intelligible.

  4. Désolé de vous avoir froissé. Vous êtes trop sensible. J’ai bien remarqué les nuances de vos positions. Mais je vous répète, je ne m’en prenais pas à vous. Je m’en prenais à Pierre Maudet.

  5. De mon côté je trouve qu’une seconde nationalité devrait tout simplement être annoncée comme lien d’intérêt comme s’il s’agissait d’un siège dans un conseil d’administration. Nous serions peut-être surpris de voir le nombre d’anti-européens qui gardent discrètement un passeport européen.

  6. Je suis triste de lire le commentaire de Ouin Ouin. Je trouve attristant qu’on reproche dans un grand amalgame la double nationalité de M. Maudet et une supposée ambition de carrière comme M. Chirac.
    Avec des années en plus, j’ai quelques points communs avec M. Maudet: double national, engagé politiquement (PLR), et Suisse jusqu’au bout des doigts. Mais probablement plus euro-sceptique que M. Maudet.
    Nous avons refusé l’EEE il y a longtemps et à ce jour je ne le regrette pas (pourtant j’étais en faveur de l’EEE à l’époque). Notre futur Conseiller fédéral devra travailler avec cette donne, les pressions de l’UE et le scepticisme des Suisses quant au déficit démocratique de l’Union. Notamment.
    Je pense que les deux candidats pressentis sont aptes à gérer cela, sans que le passeport de l’un ne joue un rôle quelconque.
    Au fond, les candidatures seront évaluées sur des critères politiques, de vision politique, et de capacité à les réaliser. Cette histoire de passeport ne doit pas occulter cela.

  7. Personnellement je me fous royalement que Maudet ait deux, trois, quatre passeports ou plus.
    Simplement si on veut, on peut prendre ç comme argument pour nuire à Maudet et lui barrer la route. C’est de bonne guerre et j’accepte ç. Et si Céline Amaudrauz l’ a fait je dis qu’elle a bien fait.
    La seule chose que je demande à un candidat au Conseil fédéral et à un(e) Conseiller-ère fédérale c’est d’avoir prouvé dans sa carrière sa détermination ABSOLUE à ne JAMAIS céder aux exigences insupportables de l’Union Européenne qui veut nous imposer son droit et ses juges! C’est à dire qu’elle exige de nous de sacrifier notre indépendance, nos libertés, notre démocratie directe, nos droits populaires, notre dignité, et, à terme, aussi notre prospérité elle-même, car notre prospérité dépend de notre capacité à décider nous même souverainement de nos affaires.
    Accepter le principe d’un accord institutionnel avec l’UE, comportant la primauté du droit européen sur le droit Suisse, la juridiction de la Cour de justice européenne de justice en cas de conflit, et la possibilité d’imposer des sanctions à la Suisse, si le peuple Suisse vote d’une façn qui déplaît à Bruxelles, accepter tout celà celà porte un nom. C’est de la TRAHISON. Et en plus c’est de la FORFAITURE.
    Maudet au CF? Jamais!

    1. Grosso-modo, si je suis votre pensée:
      – la fin justifie les moyens. La fin étant de barrer la route à une personne qui a une vision politique d’ouverture et de dialogue avec les pays qui nous entourent. Ce qui semble objectivement une nécessité au vu de notre position géographique et économique (sans développer la nécessité humaniste et pacifique de cette vision). De plus, une vision comme telle au conseil fédéral est démocratique car, et c’est étonnant, toute la population ne pense pas comme vous (si on prend les accords Shengen-Dublin uniquement c’est du 50-50)!
      Les moyens sont peut-être ceux qui m’attristent le plus; haine, rejet de l’autre, simplification xénophobe et proche du racisme, pensée auto-centrée et nationaliste qui ne supporte pas d’autres doctrines que la vôtre! Bref, pour être honnête, dans une société démocratique et supposée ouverte aux débats, votre manière de fonctionner me fait tout simplement peur! Car oui, ce comportement (qui est malheureusement partagé par une partie de l’UDàet d’autres politiciens suisses) est porteur, non pas d’avenir, de protection et d’appaisement mais de conflits et de haine! Est-ce le monde que nous voulons pour demain?

      1. @Fabrice Béchir
        Arrêtez avec votre morale de quatre sous… La politique c’est ç. On pousse les candidats qui vous conviennent et, si on ne peut pas en avoir un qui convienne parfaitement, on élimine d’abord les plus dangereux et on choisit un moindre mal. C’est normal. Tout le monde fait ç. Tous les partis font ç. Pourquoi pensez vous que certains socialistes ou PDàont élu Parmelin? ParC’e qu’ils le voyaient comme un moindre mal. Voilà tout.
        De toute façn, en ce qui me concerne, je n’ai aucune influence dans cette affaire. Je ne suis pas parlementaire. Je ne suis qu’un internaute qui exprime une opinion.
        Concernant madame Isabelle Moret, j’y ai repensé cette nuit et je dois faire amende honorable. J’ai eu tort de parler d’elle en termes peu flatteurs. Finalement elle mérite tout notre respect. Je ne la connais pas bien et jusqu’ici elle n’a pas donné l’impression d’une pensée politique particulièrement brillante, mais une fois élue elle pourrait très bien se métamorphoser en femme de gouvernement de premier ordre. On n’a pas besoin de génies. Le bon sens paysan suffit amplement dans notre démocratie. Isabelle Moret en a peut-être bien assez. Et elle ne sera sûrement pas aussi cynique et anti patriotique que Doris Leuthard par exemple, qui n’a eu aucune vergogne à violer la constitution pour ne pas appliquer l’art. 121 a, uniquement pour faire plaisir à ses copains de Bruxelles.
        Je dirais qu’il faut choisir le Tessinois, parC’e que c’est le tour du Tessin, mais si ç ne passe pas, je voterais pour la vaudoise Moret. Pierre Maudet incarne un projet politique qui implique la mort de la Suisse que nous aimons. Bien sûr, il faut lui barrer la route.
        Si on pense celà on a quand même le droit de le dire. Non?

  8. Ce soir on a appris que la jolie petite fée clochette se présente. Elle est nouille évidemment. Mais si elle peut barrer la route a Maudet, alors vive la fée clochette! Je sais bien qu’on ne peut faire aucune confiance à un(e) PLR pour nous défendre contre le cachalot européen qui veut nous avaler. Mais Miss Moret est moins dangereuse que Maudet, car elle sera opportuniste, et elle n’osera pas aller contre l’opinion publique archi majoritaire. Maudet lui, est dangereux, parC’e que c’est un fanatique du mondialisme, un euro turbo, un valet du nouvel ordre mondial qui veut détruire tous les peuples libres, un zélote. N’importe qui qui peut lui barrer la route, meme un âne bâté, doit lui être préféré.

    1. J’adore les commentaires de ouin-ouin. C’est qu’il n’est pas toujours facile de débrouiller les causes comme les conséquences des décisions que nos politiques prendraient s’ils accédaient au pouvoir. Grâce à ouin-ouin, cependant, toutes les incertitudes morales, éthiques et même existentielles dont on pourrait être affligé se dissipent en un clin dbEil: il suffit – voyez comme la règle est simple – de penser exactement le contraire de ce qu’il pense pour être dans le bon, le beau et le vrai. J’ai déjà éprouvé des sentiments analogues en écoutant la fille Le Pen en France et Trump aux Etats-Unis. Je suis infiniment reconnaissant à ces trois philosophes de tracer le chemin qu’il ne faut pas prendre.

      1. @APOLLODORE
        Et réciproquement, beaucoup de gens ont commencé à se déterminer selon un critère très simple, et très sur, qui est : « tout ce que disent les politiciens et médias du mainstream doit être rejeté. Car on sait que ces gens et ces médias mentent, ne nous veulent pas du bien, et qu’ils appartiennent à des intérêts économiques contraires aux nôtres. »
        On peut discuter du bien fondé de ce genre de schématisme. Mais il existe. Il est la conséquence du fait que la bien-pensance politiquement correcte est allée trop loin en exigeant une soumission inconditionnelle à des exigences sans frontièristes et métisseuses diamétralement opposées aux intérêts évidents comme aux sentiments des gens. Don ç ne prend plus. Les gens tournent le dos à tout celà. Celà explique la désaffection des organes de presse tels que Le Monde, Libération, etc. en France, L’Hebdo en Suisse, que je ne regrette pas, et bientôt, si Le Temps connaît le même sort ce qui est assez probable, on saura que la cause en est la même.
        Bien sûr le populisme helvétique tendance Ouin Ouin, que je représente ici, servira toujours de repoussoir aux Apollodores de votre genre. Mais franchement, je pense que l’effet repoussoir joue plus dans le sens de Ouin Ouin que d’Appolodore.
        Puisque vous vous placez sous ce curieux patronage hellénistique pour montrer votre culture (qui semble réelle, car je note que vous êtes un des rares qui maîtrise encore l’orthographe et la syntaxe malgré la baisse générale du niveau, due aux différentes réformes scolaires), j’ai voulu en savoir plus sur ce personnage. J’ai trouvé qu’il y a eu plusieurs Apollodores, mais le plus connu est l’auteur de la « Bibliothèque » du même nom, qui relatait les exploits des anciens dieux grecs. En fait l’Euvre de cet Apollodore signale la mort de la religion antique car la Bibliothèque d’Apollodore est une Euvre de décadence qui présente le Panthéon antique d’une manière froide, manifestant ainsi la désaffection de ces divinités auxquelles plus personne ne croyait.
        Celà m’apparaît de bon augure car tout comme à l’époque d’Apollodore la mythologie grecque, votre notion personnelle du « bon, du beau et du vrai » n’est plus guère partagée que par une minorité de baby boomers déclinants.

        1. L’ombre de mon maître, le pseudo-Apollodore, est certainement satisfaite que vous ayez pris la peine de vous renseigner sur son compte. Mais d’oC9 vous vient ce rejet des élites? Pourquoi êtes-vous de ceux qui pensent que les médecins s’efforcent de vous rendre malade, les avocats de vous faire condamner, les journalistes de vous mentir, les banquiers de vous voler et le pasteur de vous endormir? Sans parler des politiques, dont vous pensez sans doute qu’ils ne cherchent qu’à faire carrière à vos dépens. Il se trouve, même si je n’espère pas vous en convaincre, que ces gens – à des degrés divers membres de l’élite – sont pour la plupart honnêtes, travailleurs, convaincus de leur utilité sociale et mus par le sens du devoir. Pas tous, mais presque tous. Toutes les femmes sont-elles des catins si l’une d’elles s’est moquée de vous? Il y a dans votre façn de penser quelque chose que je ne parviens pas à comprendre. Et, naturellement, je ne vois pas en quoi un vaudois serait a priori meilleur qu’un habitant du Cantal ou de la Westphalie; ni pourquoi il serait intolérable qu’une cour européenne de justice ait son mot à dire sur l’éventuelle irrecevabilité d’une initiative populaire teintée de racisme ou de xénophobie.

          1. @Apollodore
            Je vais vous faire un aveu, ou même deux:
            Premièrement, je n’ai rien contre les élites, les vraies. Elles sont nécessaires. Je les respecte, et même je pense de manière élitaire. Seulement, ce à quoi nous avons affaire avec ces gens qui usurpent le haut du panier, surtout médiatique mais aussi politique et dans l’intelligentsia, ce ne sont pas des élites.
            C’est exactement le contraire. Ce sont des anti-élites. C’est à mon avis une lie humaine. Ce sont des minables prostitués de l’esprit et du cEur qui se sont vendus à un projet destructeur de tout ce qui rend la vie vivable. Et pour commencer, destructeur des différentes souverainetés indispensables à la vie des peuples.
            Deuxièmement, je dois vous dire que jusqu’à la fin des années 1980, environ, j’avais une bonne dose de respect pour le Conseil fédéral et les corps constitués de notre pays. J’avais le sentiment, comme vous l’exposez, que dans l’ensemble, même si les hommes et femmes composant nos autorités n’étaient pas toujours brillants, c’étaient des gens estimables qui avaient le souci de défendre notre pays, notre peuple, sa dignité et ses intérêts. Il y a d’ailleurs sans doute encore, au niveau intermédiaire des responsabilités politiques, nombre de personnes qui méritent encore ce même respect. Seulement il y a eu une RC VOLUTION COPERNICIENNE dans la tête des gouvernants et un nettoyage par le vide avec remplacement des patriotes respectables par des traîtres qui n’ont de cesse de vendre la patrie aux pouvoirs mondialistes à commencer par l’Union Européenne.
            Puisque vous m’interrogez sincèrement je vais vous expliquer celà en détail.
            Nous vivions en démocratie, et nous avions le sentiment que les dirigeants tiraient leur légitimité du peuple qui les avait élu. Comme il s’agissait du peuple suisse, conservateur, attaché à ses libertés, à son armée, à ses traditions, tout allait bien. Les élus quant à eux pensaient qu’ils avaient à rendre des comptes au peuple qui les avait élus. Donc on se sentait en sécurité et on pensait, naC/vement, que rien de bien grave ne pouvait arriver.
            Aujourd’hui on a une situation diamétralement opposée. Les politiciens ont le sentiment que leurs carrières et leurs situations dépendent, non plus de la base qui les élit encore, formellement, mais bien des puissances et des pouvoirs internationaux, non démocratiques, cooptés, très liés aux oligarchies financières mondiales et donc politiquement illégitimes au regard de la démocratie. Le premier de ces organismes illégitimes, celui qui fait peser sur la Suisse la pression la plus directe et la plus insupportable, est bien entendu l’Union Européenne, cette organisation qui n’est qu’une excroissance des milieux d’affaires multinationaux sous domination US et de L’OTAN et qui baigne dans une idéologie post moderne toxique, multiculturaliste et imbibée de marxisme culturel. Le personnel politique de ce monstre politique est dominé par des personnalités emblématiques, qui donnent le ton, et qui sont des voyous du genre Joshka Fischer, Manuel Barroso, Javier Solana, Dany Cohn Bendit, etc., etc., des bellicistes dangereux, anciens militants d’extrême gauche tournés agents américains, absolument sans scrupules, tout à la fois fauteurs de guerres (rappelons nous la Yougoslavie ou le gauchiste Joshka Fischer, un assassin qui lors d’une manif avait tué un policier dans sa jeunesse, et l’autre gauchiste Javier Solana se sont transformés en bourreaux des Balkans bombardant des populations civiles sans défense). En plus tous ces gens sont des démolisseurs des valeurs familiales élémentaires quand ils n’ont pas un passé d’apologistes de la pédophilie. Et ce sont eux qui aujourd’hui viennent nous donner des leçns de morale au nom des droits LGBTI etc.
            La plupart de nos dirigeants, ceux qui ont de l’ambition et aspirent à de grandes carrières, ont compris ce changement de paradigme. Comme des laquais, qu’ils sont, ils ont offert leurs services aux nouveaux maîtres car ils pensent que c’est d’eux que dépendent leurs carrières.
            Ainsi je parle de révolution copernicienne car désormais les dirigeants ne comprennent plus leur rôle comme un mandat donné par le peuple de défendre ses intérêts face aux pouvoirs étrangers, qui sont toujours tentés d’abuser, mais bien comme un travail au service des puissances étrangères illégitimes, telle que l’Union Européenne, visant à faire accepter par le peuple suisse récalcitrant les désidératas de ces dirigeants illégitimes et méprisables que je viens de décrire.
            Tout s’est cristallisé au moment oC9 on a du se prononcer sur l’EEE. On a pu constater alors que d’un seul coup le Conseil fédéral avait tourné casaque. Du jour au lendemain il avait basculé de l’attitude prudente d’un Chevallaz, à l’européite aiguC+ de Delamuraz et Felber, qui ont dicté l’agenda et indiqué que leur objectif était l’adhésion pure et simple. Je ne veux pas diaboliser ces deux hommes. Ils avaient des engagements initiatiques qui leur auraient interdit toute autre attitude. Mais ce qui a été le plus choquant c’est qu’à ce moment là on a pu s’apercevoir que la totalité des médias étaient « tenus » et qu’ils avaient trahi la notion même que l’on puisse rester attachés à la souveraineté de notre pays. Il y a eu une campagne. Personne n’osait porter la contradiction aux porte paroles d’un traité colonial. Heureusement il s’est trouvé un homme: Christophe Blocher, suffisamment patriote et indépendant de fortune pour pouvoir se lancer seul contre tous. Et on a vu que dans ses profondeurs la démocratie suisse n’était pas disposée à abdiquer ni à perdre ses libertés historiques.
            Je vous dis franchement que moi-même j’étais très hésitant. Comme beaucoup de compatriotes sans doute, j’ai eu un réflexe de dernière minute qui m’a fait refuser l’EEE par attachement à l’auto-détermination.
            Ce qui m’a fait basculer dans le « populisme » et la détestation des fausses élites traîtreuses, c’est ce qui s’est passé ensuite. Car ensuite les masques sont tombés. Les bradeurs de la patrie ne se le sont pas tenus pour dit. Ils n’ont pas accepté le verdict de la démocratie. Ils ont montré leur mépris profond du peuple. Et ils se sont déchaînés avec un degré de haine fanatique que l’on n’aurait pas cru possible dans notre pays.
            Puisque vous êtes soucieux de comprendre comment quelqu’un a pu évoluer vers les sentiments politiques radicalisés qui sont les miens, c’est bien volontiers que je vous l’explique car j’espère que dans votre milieu, et même dans votre loge (car vous êtes probablement maçn) vous pourrez transmettre ma « parole », sans partager mes opinions bien entendu, mais pour aider vos frères à mieux cerner, et saisir ce qui se passe et cette vague de fond qui grossit chaque jour et pourrait emporter tout ce qui avait été édifié depuis 1848. Celà leur permettra peut-être (on peut toujours rêver) d’éviter à l’avenir de s’enferrer dans des erreurs grossières telles que celles qu’ils n’ont cessé d’accumuler depuis au moins une génération.
            Je m’adresse en votre personne à un homme intelligent et cultivé et je vous dis ceci: En Suisse, fort heureusement, existent encore les droits populaires (qui nous viennent non des WaldstC$tten nota bene, mais bien du mouvement radical démocratique des années 1870) et qui permettent au peuple de mettre son veto quand le monde politique est pris de folie comme c’est le cas aujourd’hui.
            Un basculement s’est produit car auparavant on peut dire que les gens qui se pensent « éclairés », comme vous, les hommes des Lumières disons, réussissaient la plupart du temps à entraîner la masse derrière eux, même si cela prenait du temps. Seulement, depuis que cette élite éclairée a foiré après l’affaire de l’EEE, par son absence de sens civique, en vociférant et en faisant la démonstration de son profond mépris du peuple, eh bien, elle a perdu la main, elle s’est disqualifiée elle-même.
            Un fossé infranchissable s’est creusé, et ce de manière irréversible on peut le craindre, entre elle et la population majoritaire qui n’a plus aucune confiance en ces gens. Le grand public ne voit pas aussi clairement que moi les tenants et aboutissants, mais il a entièrement perdu confiance. Il sent instinctivement qu’on veut lui forcer la main. Et c’est pourquoi, dans le doute, il refuse ce qui vient de ce côté. Was der Bauer nicht kennt isst er nicht.
            Par exemple, le peuple a tenu à maintenir le principe du fusil à la maison, contre le front uni de tous les leaders d’opinion conformes. Il a accepté l’initiative sur l’immigration de masse en pleine connaissance (contrairement à ce qu’on nous dit) du fait que cela créerait un conflit avec Bruxelles. Les gens restent attachés aux bilatérales, pour des raisons économiques, certes, mais ils n’acceptent pas que cela entraîne une sujétion à l’évolution d’un droit européen imprévisible, d’autant plus que cette évolution est livrée aux caprices de l’anti-élite détestée et méprisée, totalement déconsidérée dans l’opinion et ce sur l’ensemble du continent, que j’ai décrite plus haut. C’est pourquoi il n’y a aucune chance que nos autorités réussissent à faire accepter démocratiquement, selon la constitution, un accord cadre avec l’UE, si cet accord cadre comporte la reprise automatique du droit de l’UE, et je ne parle même pas des juges étrangers.
            Toute cette complexité est parfaitement perC’ue par l’opinion, même et surtout par les gens ordinaires. Ne vous méprenez pas là dessus.
            Et c’est là que vous devez bien comprendre la méfiance et même la colère grandissante qui monte contre des « élites », en lesquelles il n’existe plus aucune confiance. Car les gens voient bien la mauvaise foi desdites pseudo « élites ». On sent que tout le discours des médias est basé sur le principe « si tu veux noyer ton chien dis qu’il a la rage ». Par conséquent plus les choses avancent, et plus le parlement et les partis politiques trahissent sans vergogne les décisions démocratiques pour complaire aux exigences des pouvoirs étrangers (exemple la façn dont le parlement a violé impudemment l’art. 121 a Cst. féd.) plus les gens sont renforcés dans leur méfiance, hostilité, parfois même haine et mépris de cette clique de faux culs qui les blousent ainsi avec une aussi totale absence de scrupules
            On en arrive à un tel point de rupture de confiance que les gens vont être hostiles à des projets politiques, même quand ceux-ci sont peut-être honnêtes, raisonnables et de bonne foi.
            J’aurais encore beaucoup à dire (notamment sur le rôle infiniment nocif et contre productif des anciens gauchistes soixante huitards, marxistes, à la Charles Kleiber et tant d’autres, qui ont infiltré la haute administration au fur et à mesure de leur « longue marche à travers les institutions » ; il y a là une des causes les plus graves et les plus directes du malaise actuel) mais il faut songer à conclure car c’est déjà beaucoup trop long.
            Le mot clé : LC – GI – TI – MI – TC
            Je voudrais simplement résumer en disant qu’il s’agit d’un problème de légitimité. Dans le nouveau paradigme, oC9 les dirigeants ne sont plus à l’écoute du peuple mais au service des oligarchies sans visage, il n’existe tout simplement plus de légitimité démocratique. Les institutions ne sont donc plus vraiment respectées et c’est parfaitement normal.
            Dans ces conditions le réflexe naturel consiste à s’en remettre aux droits populaires comme dernier rempart de la République trahie par des magistrats infidèles. Tout le discours anti plébiscitaire et pseudo républicain à la « Communauté des C tats Socialistes Latino Américains » (î E. S. L. A.) Amarelle, tout cet amas de sophismes imbuvables, déclarant par exemple que le peuple n’est qu’un organe de l’état, porte à faux, tombe à plat. Il est inaudible et inopérant, risible pour tout dire.
            Aussi longtemps que les pouvoirs élus et parlementaires de notre pays ont été perC’us comme légitimes (et il l’étaient effectivement car ils inscrivaient leur action dans un cadre souverainiste), c’est à dire jusqu’à la césure provoquée par la mauvaise attitude des mauvaises élites après le 6 décembre 1992, il était rarissime qu’une initiative populaire soit acceptée. Seules des initiatives sur des sujets sans importance l’étaient: sentiers pédestres dans les montagnes, 1er août jour férié, etc. (A noter que c’étaient toujours des sujets à forte connotation identitaire, marquant l’attachement à une vision de la Suisse alpine et patriotique).
            Ce n’est que depuis que les pouvoirs élus et parlementaires ne sont plus perC’us comme légitimes et ce pour de bonnes raisons, parce que la preuve a été donnée X fois qu’ils sont prostitués au pouvoir étranger et travaillent contre la Suisse et le peuple suisse, ce n’est que depuis ce basculement que de nombreuses initiatives sont acceptées et surtout, ce qui est plus grave, précisément des initiatives qui mettent des bâtons dans les roues aux projets de l’establishment mondialiste et antisuisse.
            La nature ayant horreur du vide, la disparition de la légitimité dont disposait naguère l’establishment a été remplacée selon le principe des vases communiquants, par la légitimité directe des droits populaires, y compris quand ceux-ci défient frontalement l’establishment.
            Et c’est précisément dans ce contexte que le dit establishment, ayant perdu sa légitimité et son crédit dans l’opinion, s’acharne à vouloir restreindre les droits populaires pour mieux se vautrer dans la soumission abjecte à Bruxelles. Pas étonnant que ç provoque un rejet massif et profond dans l’opinion.
            La situation, de votre point de vue, est gravissime, car précisément ce que vous souhaitez maintenant c’est le passage en force vers la suprématie du droit international, la reprise automatique « dynamique » du droit européen, la juridiction étrangère qui puisse casser les décisions souveraines du peuple et des cantons.
            Or précisément le peuple est plus attaché que jamais à ses droits populaires car il y voit sa seule sauvegarde contre la perfidie avérée des dirigeants.
            Par conséquent, plus vous remettrez, plus le CF et plus Bruxelles remettra la compresse avec cette exigence qui revient à annuler proprement l’acquis de 1848-1874, plus votre projet sera perC’u comme illégitime, et plus il le sera effectivement puisque la légitimité peut se définir comme le consentement des gouvernés et que ce consentement est massivement refusé pour la prochaine étape du projet que vous avez en tête. (En gros pour tout accord cadre impliquant la reprise non démocratique du droit étranger).
            Et donc, plus vous vous entêterez, par exemple si le parlement, qui est, comme je l’ai démontré plus haut, acheté par les lobbies internationaux, élisait un Pierre Maudet qui est un euroturbo, plus le refus populaire du consentement sera massif, intraitable, sors, grommelant, méprisant. Et plus vous aggraverez les choses.
            Dans ce cas là il faudrait vous attendre à une véritable radicalisation politique chez des gens, de toutes sortes et venus de tous les horizons sociaux, qui déborderont très largement l’UDàsur sa droite et qui commenceront à avoir beaucoup de succès. Ca a déjà commencé d’ailleurs et mes impressions, en ayant parlé à des gens très divers, est que de plus en plus de gens commencent à trouver l’UDàbeaucoup trop molle.
            Si vous voulez qu’on évite des débordements, vous qui êtes, je pense, un « gardien du temple » je vous conseillerais amicalement de prendre conscience de toute urgence de la gravité extrême d’une situation qui a été créée par vos propres erreurs, je veux dire les erreurs des gens de votre milieu. Et il ne suffira pas d’en prendre conscience, il s’agira aussi de lâcher du lest pour que la pression retombe. Et pas seulement un peu, il faudra lâcher massivement du lest. Sinon, cher Apollodore, ç va mal finir.
            Caveant consules!
            Je pense que vous êtes assez rationnel et intelligent pour saisir le bien fondé de mon propos même si ce que je vous dis vous est insupportable. Vous êtes vous même, je pense, partie prenante de ce blog idéologique et philosophique pour lequel il s’agit maintenant de parachever enfin un projet, qui, pour les vôtres, aurait dû se réaliser déjà en 1848 et qui a pris 170 ans de retard. Seulement, moi, qui ne suis pas de votre paroisse, je vous dis ceci. C’est vrai que vous avez beaucoup progressé. C’est vrai que vous pouvez avoir l’impression d’être près du but. Mais selon moi, si vous continuez comme ç dans quelques années vous pourrez dire une fois de plus: « Carramba! Encore raté! » Car s’il est moins cinq avant votre succès, il est moins une avant votre échec très grave dont vous ne vous relèverez pas avant des générations. Vos frères ont complètement perdu le sens des réalités qui caractérisait des hommes comme les radicaux suisses de 1848 à 1989. Et c’est pourquoi, par votre propre faute, il faut insister là dessus, vous risquez de tout perdre.
            Bon, mais alors, me direz vous, en admettant que vous ayez raison avec vos sombres prophéties, que faut-il faire pour éviter le pire? Je vous répondrais qu’il y aurait beaucoup à dire et beaucoup à faire. Mais au minimum, il y a une mesure très simple, qui doit être prise d’urgence et qui est absolument indispensable sinon tout va s’écrouler. Il faut résilier immédiatement l’Accord de Libre Circulation des Personnes, ce dont en Suisse, d’ailleurs, la Constitution fédérale en son article 121a nous fait l’obligation.
            Si on fait celà, tout de suite, vous sentirez l’amélioration. La fièvre populiste retombera de 40 degrés oC9 elle est, avec le risque de monter à 41, 42 degrés et plus, à 39, puis 38 degrés avec une chance de descendre à 37 et de revenir lentement à la normale.
            Il faudra aussi fermer les frontières, bien entendu.
            Houlala, me direz vous, mais vous ne vous rendez pas compte de ce que vous dites. C’est impossible. Jamais ils n’accepteront. Ce sera la guerre, les rétorsions contre la Suisse, des sanctions, l’isolation, la catastrophe. Vous êtes fou.
            Alors je vous dirai ceci. Très bien, cher Apollodore, faites comme vous jugerez bon, mais moi je vous préviens: si vous ne m’écoutez pas et si votre confrérie s’entête à vouloir faire le forcing, alors vous verrez. Ce n’est pas seulement en Suisse que vous perdrez tout. Dans tout ce qui s’appelle pompeusement aujourd’hui l’Union Européenne, tout va se détricoter, tout va s’écrouler. Il restera bien des institutions communes et un certain nombre d’accords, mais pour la démocratie libérale si chère à votre cEur, vous pourrez faire tintin: Orban et Kaczinski vont l’emporter. Ce sera toujours la démocratie, oui, mais la démocratie illibérale. C vous de choisir.
            Ce que je vous suggère en conclusion, cher Apollodore, c’est de mettre la chose sous l’angle de l’intérêt supérieur historique de la grande maison éclairée à laquelle je pense que vous appartenez, avec ou sans tablier.
            Vous devez plaider la cause d’un point de vue suisse, certes, mais en expliquant à vos frères que les représentants politiques de la Suisse doivent expliquer à leurs homologues européens qu’ils ne cèdent pas au populisme. Ils veulent simplement sauver l’essentiel. En ce moment historique, si on ne renonce pas à la libre circulation des personnes et si on ne stoppe pas complètement l’immigration massive, tout va s’écrouler dans l’anarchie et la violence. Et on entrera alors dans une époque de démocratie illibérale pour une période indéterminée.
            Par conséquent non seulement les frères suisses doivent expliquer à ceux des autres pays qu’ils ont décidé de faire preuve de sens des responsabilités et sont déterminés à appliquer une politique extrêmement ferme en résiliant l’ALCP immédiatement. Mais, sous le maillet, ils supplient leurs frères de faire de même dans l’ensemble de l’Union Européenne au nom précisément de vos valeurs humanistes et républicaines car sinon tout le projet mazzinien de la Jeune Europe avortera à nouveau.
            Voila cher Apollodore le fond de ma pensée,mque j’ai pris la peine de vous exposer très amicalement et sincèrement, à votre demande. Je me demande bien pourquoi je me fends d’un tel effort de rédaction qui m’a pris deux heures en plein été, juste pour vous aider à sauver un projet politique qui n’est pas le mien et donc s’il doit crouler cela ne me dérangerait pas plus que ç. Mais voila, j’ai un bon fond. Je ne veux pas le mal des gens. Et puis vous m’êtes sympathique.
            En plus, il y a très peu de chances pour que mes mises en garde soit prises au sérieux, malgré leur ‘compelling logic’ et pour que les responsables politiques au plan Européen et Suisse, qui sont actuellement dans l’hubris et ont perdu le sens commun, suivent mes recommandations. Donc mon honnêteté intellectuelle et mon amicale sincérité envers vous n’empêcheront pas le processus de désintégration du projet européen. De ce côté là aucun risque. Je pense donc que tout finira mal. L’Union Européenne s’écroulera, il y aura la guerre, des souffrances infinies mais au moins je vous aurai averti.
            Après tous ces cataclysmes, nous pourrons reprendre les choses par le bon côté et refaire une Suisse sur des bonnes bases, celles que nos élites indignes ont trahies et abandonnées, raison pour laquelle leur monde va disparaître.

      2. Et merci de me comparer au grand philosophe Donald Trump. Pour un humble horloger vaudois comme moi, qui parle du nez, c’est vraiment très flatteur.

        1. @PASCAL BASSMER
          « Ne vous fatiguez pas Apollodore, vous nbaurez jamais raison avec un nationaliste. »
          –> Absolument jamais ! Surtout quand on a rien à opposer de sensé et qu’on est un adepte de la pensée pré-mâchée et prête-à-servir ! Ah, et aussi vous, les « progressistes » euro-béats et mondialistes, vous devriez ré-étoffer un peu la nomenclature de votre idéologie mortifère et fossile car à part les sempiternels non arguments comme xénophobes, racistes, fascistes, idées nauséabondes, etc., vous n’avez pas grand chose à dire. Un nationaliste, lui, est culturellement très riche car il connaît l’histoire et les coutumes de son pays, il est copain avec plein de nationalistes d’autres pays, comme des nationalistes japonais, ou chinois, ou chilien ou sud-africains. Les nationalistes, loin de se fermer sur eux comme le prétendent les menteurs mondialistes, s’entendent très bien entre eux et ont une excellente communication avec un enrichissement culturel mutuel sans sacrifier sa propre culture. Je sais comment me comporter avec un ThaC/landais quand je vais en ThaC/lande, avec un Russe quand je vais en Russie, avec un Américain quand je vais aux USA, avec un Polonais quand je vais en Pologne, etc… On respecte les gens qui respectent leurs pays et qui vous respectent. On s’enrichit de la culture de l’autre sans sacrifier sa propre culture ! C’est ç, la DIVERSITE !!!! Pas cette espèce de mayonnaise insipide que vous, gaucho-mondialistes, voulez créer avec votre grand mélange et que vous nommez fallacieusement « diversité ». Vous TUEZ la diversité !

  9. J’adore cet article qui mentionne tous les dangers de la binationalites pour les refuser les uns après les autres CQFD. Danger il y a …c’est un fait admis par l’auteur même. Alors a part une de xeme attaque contre l’UDC, C’est juste brasser du vent. Si un ou une future conseillère fédéral comme d’ailleurs un diplomate ne voit pas lui même le problème et symboliquement ne le fait pas de lui même, C’est qu’il n’a rien compris à sa nouvelle fonction., ç démontre juste qu’il n’en est pas digne. Il est bien évident qu’y renoncer n’apporte pas la preuve indéniable tout comme le serment qu’il va oeuvrer pour la Suisse …on a bien vu le résultat d’une Calamity Jane. Mais tout comme le permis de conduire ne signifie pas qu’on sait co suite C’est toutefois un pré requis indispensable, dans le cas d’y renoncer ç démontrera au moins qu’ils ont une préférence pour la Suisse autre que leur incommensurable ambition et dans le cas de Maudet ou Quatrro ç évitera que les dents a force de rayer le parquet ne le fasse céder

  10. Que l’on soit pour ou contre les candidat-e-s annoncé-e-s, ce n’est pas mon problème. Mais que l’on s’attaque à leurs doubles nationalités, alors là, je fulmine! Si Mme Amaudruz n’a rien d’autres pour s’opposer aux candidates et candidats à la candidature pour le Conseil fédéral, alors c’est vraiment mince et elle pourrait donc s’abstenir à faire tout commentaire. Il faut bien se mettre d ans la tête qu’être suisse, c’est aussi être bi ou tri-national par descendance familiale. Il n’est pas besoin de se justifier, d’autant plus que les candidates et candidats annoncés ont déjà une carrière politique bien remplie dans leurs cantons respectifs. Bravo à elles et eux qui se mettent à disposition de la Suisse et sa population. Ambitieux certes, prétentieux? en tout cas pas.

  11. Un petit clin d’oeil aux opposants des binationaux dans le CF, le suisse Jacques Necker, banquier de Genève, a été Ministre des Finances de Louis XVI, ce dont la Suisse s’enorgueillit. Sans oublier que l’on fête cette année le 100e anniversaire de la mort de sa fille Germaine de Stael:

  12. @Francine Sidler
    Chère Madame, en ce qui concerne Necker, il est permis d’être d’un autre avis.
    Personnellement je pense qu’il n’y a pas de quoi se vanter, si Necker était Suisse. D’ailleurs il n’était pas Suisse il etait bi-national Allemand et Genevois. Ouf!
    Comme ministre des finances du roi de France, il était calamiteux. Il a mis la France par terre.
    Je préfère sa fille Germaine, dont la maman était vaudoise: une demoiselle Curchod.

  13. La binationalité est une réalité en Suisse, soit.
    Mais en quoi est-ce indécent d’avoir un débat?
    M. Barbey, vous reprochez à l’UDàune certaine obsession anti-étrangers, mais il me semble qu’à cela vous vous opposez avec votre obsession, la société multiculturelle (et métissage obligatoire).
    Diviser pour mieux régner? Mais quand la Suisse sera constituée de citoyens ayant trois ou quatre (voire plus) nationalités, nous serons comme une métropole mondialisée, sans âme.
    Avec des citoyens ne partageant plus un socle de valeurs communes. Pas sûr que cette vision déracinée soit meilleure.
    Il est étonnant qu’à chaque billet de ce blog, vous semblez oublier un détail, et pas des moindres : nos élites ont une envie débordante d’adhérer à l’Union Européenne, et à tout autre organisme supranational. Ce qui est contraire à la volonté du peuple, du corps électoral plus précisément.
    Je suis persuadé que si M. Maudet étai plus ferme vis-à-vis de l’UE, le débat serait moins vif.
    Heureusement, quelques personnes ont encore du bon sens et le sens des réalités, comme M. Ouin Ouin!

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