Fake news: petit guide pour ne plus se faire avoir

Petite liste non exhaustive de réflexes à adopter pour éviter de partager de fausses informations sur les réseaux sociaux. Et surtout de les croire.
Grégoire Barbey

Les sites de fausses informations, parodiques ou reprenant de véritables sujets en les modifiant quelque peu sont légion sur le net. Les réseaux sociaux montrent à quel point ce phénomène ne cesse de croître. C’est aussi sur les plateformes sociales que l’on constate à quel point les utilisateurs d’internet ne font pas suffisamment attention aux articles qu’ils partagent. Il existe pourtant des méthodes très simples pour ne pas se faire avoir. L’Affranchi vous propose une petite marche à suivre qui ne prendra, dans le pire des cas, que quelques minutes, et vous évitera bien souvent le malaise d’avoir cru à n’importe quoi, sous prétexte que le site semblait a priori crédible parce qu’imitant les codes des médias traditionnels.

Ce sont quelques réflexes simples à adopter à chaque consultation d’un site qui présente une information.

1.       Ne JAMAIS s’arrêter au titre d’un article partagé sur les réseaux sociaux. Même lorsqu’il provient d’un média que vous lisez régulièrement. Ce qu’en dit une personne sur Facebook ne correspond pas forcément à ce qui y est écrit. Prenez la peine de le lire pour vous faire votre propre opinion. Quand bien même le titre vous paraît résumer la situation, l’article vous permettra toujours de comprendre le contexte et de nuancer l’information. Le titre n’est qu’un élément dont le but est d’attirer l’attention des lecteurs.

2.       Toujours regarder la date de l’article. Vous l’avez sans doute remarqué, certaines personnes aiment ressortir de vieux articles tirés de médias traditionnels afin de faire croire que l’information vient de paraître. C’est gros, mais nombreux sont celles et ceux qui se font systématiquement avoir…

3.       Consulter d’autres articles du site. Même des sites satiriques peuvent paraître sérieux. Pour éviter de tomber dans le panneau, vérifier que les autres articles sont crédibles permet de ne pas se faire avoir par un site qui aime faire de l’humour ou grossir le trait.

4.       Vérifier les coordonnées et l’impressum du site. Les rubriques «à propos», «contact» etc. devraient toujours susciter votre curiosité. Les sites satiriques précisent en général leur nature. Les sites qui partagent des informations douteuses publient rarement l’identité des personnes qui se trouvent derrière le site, surtout lorsque les articles frisent avec les limites imposées par la loi en matière de discrimination, de racisme etc.

5.       Ce n’est pas parce que l’information vous semble crédible ou qu’elle correspond à votre vision du monde qu’elle est vraie. Raison pour laquelle il ne faut jamais valider a priori un site en ne consultant que l’article parce que celui-ci affirme des éléments qui satisfont votre façon de voir les choses.

6.       Si des sources sont indiquées dans un article, consultez-les. En général, une information crédible et diffusée par un émetteur fiable devrait être transparente sur ses sources. S’il n’y a pas de liens dans le texte, n’hésitez pas à utiliser un moteur de recherche pour vérifier que ces sources sont valables et n’ont pas été inventées.

7.       Ce n’est pas parce qu’un site affirme délivrer une information que les médias veulent taire qu’il faut le croire sur parole. Il est extrêmement rare qu’une actualité marquante n’ait pas été évoquée par d’autres sites, surtout si elle est vraie. L’onglet actualités de votre moteur de recherche vous permettra de vérifier qu’une information a bien été diffusée par d’autres sites.

8.       Utiliser les moteurs de recherche pour vérifier que l’information a été relayée ailleurs, et en particulier sur des sites crédibles auxquels vous faites confiance grâce à cette méthode de validation.

9.       Taper le nom du site dans un moteur de recherche. Bien souvent, les sites à caractère douteux sont répertoriés par d’autres sites, ou ont déjà fait l’objet d’articles qui mettaient en avant l’aspect mensonger des informations qui y sont publiées.

Pour faciliter votre navigation, il existe également des sites qui répertorient les canulars et autres fausses informations:

–  Hoaxbuster.com;
Hoaxkiller.fr;
Whatthefake.ch;
Decodex.

Vous pouvez également suivre sur Twitter le compte de Libération qui démonte certaines intox: @LibeDesintox
Celui de l’Agence France Presse: @AFPFactuel

Pour les plus curieux, quelques chaînes Youtube qui proposent un travail de fond sur la thématique des fausses informations et autres hoax:

La Tronche en Biais;
Hygiène Mentale;
Aude WTFake.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, mais permet d’éliminer beaucoup de sites qui partagent des informations trafiquées, mensongères ou simplement satiriques. Attention: cela ne concerne évidemment pas que des informations politiques. De nombreux sites qui se prétendent scientifiques ne le sont pas, et partagent des informations qui ne sont basées sur rien. Lorsque cela concerne votre santé, redoublez encore plus de vigilance avant d’appliquer les recommandations d’un site, quand bien même ce qui y est écrit vous plaît car cela s’accorde à votre philosophie personnelle de la médecine, de l’alimentation etc. Si cette marche à suivre ne vous permet pas d’invalider l’information, n’hésitez pas à interroger un professionnel. Citer des sources ne suffit pas à crédibiliser une information. Surtout si cela provient de la littérature. Ce n’est pas parce qu’un livre a été publié que son propos est vérifié et exact. Renseignez-vous également sur ces ouvrages lorsqu’ils sont mentionnés pour ne pas croire tout ce qui vous est proposé.

Cela peut paraître ennuyant de devoir systématiquement faire attention aux informations que vous consultez. Mais c’est pourtant la base d’une saine utilisation d’internet. Si vous adoptez ces quelques réflexes, vous verrez que vous ne perdrez pas beaucoup de temps et vous vous éviterez des mésaventures. N’est-ce pas embarrassant de partager une information fausse à toute sa liste de contact, et dès lors de passer pour un mufle aux yeux de son entourage qui lui aura pris la peine de la vérifier?

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2 réponses sur “Fake news: petit guide pour ne plus se faire avoir”

  1. bonne marche à suivre. le point 5 me paraît particulièrement pertinent. c’est le biaisage bien connu mais toujours en marche. ma croyance doit me rendre méfiant vis-à-vis de l’article qui semble la conforter, que je tend à croire intuitivement. Cette présumée intuition ou évidence qui procure une satisfaction, voire une explosion de joie, Ah je le savais! doit entraîner un doute et des recherches; je dois aussi remettre en question ma propre croyance, c’est une occasion de le faire… Lire ceux qui sont d’accord et ceux qui ne le sont pas et les autres…

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