Il fut un temps pas si lointain où la présidence d’un parti cantonal était une charge enviée et recherchée: il apparaît de plus en plus clairement que ce n’est plus le cas et que les candidat.e.s se font rares.
Personnellement, j’ai choisi de relever ce défi, après une profonde réflexion.
L’évolution de l’ensemble des partis politiques, de quelque obédience qu’ils relèvent, tant en Suisse que dans les démocraties qui nous sont proches, est fort semblable: le nombre des membres diminue, la distance entre élu.e.s et citoyen.ne.s s’accentue, jusqu’à l’incompréhension parfois, et à la tête de chaque parti ou mouvement national se dégage désormais, ou le plus souvent, un.e ou deux chef.fes ou leaders, au mieux un petit cercle, qui définit l’idéologie, les objectifs, les buts, le programme et la marche à suivre. Il en va ainsi des Blocher, des Mélenchon, des Macron, des Le Pen et de tant d’autres.
Quant aux militant.e.s, il ne leur reste plus qu’à suivre, qu’à appliquer, qu’à s’investir pour le succès de celles et ceux qui se sont arrogé la tête du parti ou du mouvement auquel ils, elles ont adhéré, mais dans lequel leur avis n’est pas demandé.
Or, ce fonctionnement revient à marcher sur la tête! C’est au contraire à la base d’un parti, à l’ensemble de ses adhérent.e.s d’assurer la réflexion, de définir l’idéologie comme les objectifs et les programmes, de désigner aussi celles et ceux qui siégeront dans leurs instances, qui les représenteront dans les différents cénacles, consultatifs, délibératifs, législatifs et exécutifs, à tous les niveaux.
Cette évolution inquiétante, le PSG ne la vit heureusement pas, mais elle constitue néanmoins un danger auquel il convient d’être attentif. Certes, le nombre de militant.e.s est stable depuis des années, et même en léger progrès, et la force militante constante, mais, plus que jamais, il est nécessaire de renforcer l’engagement des membres du PSG pour mieux partager nos réflexions, nos positions, nos programme au sein la population. C’est là un objectif majeur.
Et pour se faire, deux axes : partager l’énorme charge présidentielle avec Caroline Marti, première vice-présidente et députée au Grand Conseil. À elle, tout le pan de la politique cantonale d’abord, mais fédérale aussi, en lien avec nos élu.e.s aux Chambres! Une tâche énorme à gérer le plus souvent dans l’urgence quotidienne et après consultation rapide des instances du parti! Une tâche de communication, de visibilité, toute stratégique et tactique, selon le calendrier du Conseil d’Etat et du Grand Conseil!
À moi, la gestion interne et logistique du parti: l’établissement d’un échéancier de travail et d’analyse différencié du calendrier politique des élu.e.s, un calendrier en amont de ce dernier et des thèmes qui s’y inscrivent, destiné à appuyer dans les temps opportuns l’action de nos député.e.s et conseiller.ère.s d’Etat. Il s’agit donc de mobiliser l’ensemble des militant.e.s, de leur proposer de s’engager dans les commissions thématiques et groupes de travail du parti, de leur confier des mandats précis à réaliser dans des temps donnés, de produire des textes de positions, d’en prendre connaissance au niveau du Comité directeur et d’en débattre ensuite en assemblée générale.
Ainsi la base du parti sera-t-elle régulièrement sollicitée et amenée à tracer la ligne politique du PSG, à construire plus largement nos programmes. De même l’ensemble du parti pourra se trouver en phase avec l’action de nos élu.e.s dans les différents cénacles politiques du canton, réduisant d’autant la distance perçue actuellement entre gouvernement et population.
A cet objectif, il convient d’adjoindre le souci de développer toujours plus la communication, en recourant aux techniques et outils les plus variés, en étant le plus présent possible sur la place publique et dans les médias, ainsi que le soin tout particulier apporté au recrutement, le renouvellement de nos membres, comme l’enrichissement de notre effectif étant une priorité absolue.
Autre objectif majeur, pour lequel la présidence, Caroline Marti et moi, avec l’ensemble du parti à nos côtés, travaillerons ferme: la victoire, d’une part, lors des élections nationales de l’automne 2019, le but étant d’obtenir 4 sièges au Conseil national, comme le maintien de notre siège aux Etats, et, d’autre part, un plein succès lors des élections communales du printemps 2020, avec une augmentation de la présence socialiste dans l’ensemble des Délibératifs municipaux, une plus forte représentation dans les Exécutifs des communes, des majorités de gauche plus nombreuses, et notamment le retour de la Ville de Genève dans le giron de l’Alternative.
Sans oublier les sujets de votations sur lesquels nous voulons aussi rencontrer un succès franc et massif: la Caisse de pension de l’Etat de Genève, les réformes fiscales des entreprises et du financement de l’AVS (RFFA) fédérale et cantonale, notamment.
Et tant d’autres envies, souhaits, désirs encore, que ce serait folie…
Et le tout, avec le sourire.