Le sombre visage de la majorité PLR-UDC

Les votes de la majorité PLR-UDàdans certaines commissions démontrent la nature de son programme politique.
Grégoire Barbey

La majorité UDC-PLR au Conseil national fait beaucoup parler d’elle. Il faut dire que son programme a de quoi faire frémir celles et ceux qui croient en une Suisse unie et solidaire. Cette droite-là n’hésite pas à remettre en cause des principes et des droits durement acquis. Tout en voulant vendre l’image d’une Suisse de carte postale. N’est-ce pas l’UDC et le PLR qui critiquaient récemment les retraités vivant à l’étranger et touchant l’AVS – en majorité à travers des rentes partielles – parce qu’ils ne généreraient aucune valeur en Suisse?

Mais ce n’est pas tout. En mai dernier, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du National a annoncé sa décision «d’élaborer une initiative intitulée Pour une gestion cantonale de l’admission [de médecin] et un renforcement de l’autonomie contractuelle». Mais que signifient ces mots pompeux et a priori incompréhensibles? Il s’agit d’une vieille marotte défendue par les assureurs: retirer aux cantons la compétence de refuser des médecins. Actuellement, les cantons ont la capacité de refuser l’installation en Suisse de médecins issus de l’Union européenne ne pouvant pas justifier d’une formation postgrade d’au moins trois ans effectuée dans nos contrées.

L’objectif pour les cantons est de limiter la surdensité médicale. Ils sont d’ailleurs favorables à un renforcement de cette compétence et à son inscription dans la loi – il s’agit aujourd’hui d’un moratoire qui a été prolongé l’an dernier jusqu’à fin 2019. Mais les assureurs et ses satellites ne l’entendent pas de cette oreille. En retirant cette compétence aux cantons, ils espèrent introduire un autre principe: appliquer l’autonomie contractuelle– comprendre: permettre aux assureurs de décider quel médecin ils remboursent – lorsqu’un canton est en situation de surdensité médicale.

Il s’agit d’une attaque frontale contre un principe auxquels les Suisses semblent attachés: le libre choix du médecin. Mais le front PLR-UDC, qui possède 12 représentants au sein de cette commission sur 25, ne semble pas s’en inquiéter. A noter que le lancement de ladite initiative a été acceptée à une majorité de 15 membres. Les élus PLR-UDC ont probablement été appuyés par des membres du PDî En outre, autre élément… intéressant: à l’intérieure de cette commission siègent les présidents des deux plus importantes faîtières des assureurs-maladie. Le PLR Ignazio Cassis – dont le nom est régulièrement évoqué pour succéder au conseiller fédéral Didier Burkhalter – est président de ladite commission et préside également Curafutura, créée notamment par les assureurs CSS et Helsena. L’UDC Heinz Brand est quant à lui président de Santésuisse, organisation réunissant l’essentiel des assureurs.

En outre, la majorité vient d’accepter en Commission des affaires juridiques du National une initiative parlementaire visant à restreindre aux locataires la possibilité de contester leur loyer, jugeant la pratique aujourd’hui trop permissive. Or, le droit des locataires en Suisse demeure assez restreint, et si aujourd’hui, grâce à une jurisprudence du Tribunal fédéral, il suffit à quiconque souhaitant contester son «loyer initial» de faire la preuve de la pénurie de logements sur le marché local, les loyers sont rarement contestés et ne cessent d’augmenter malgré la baisse du taux de référence.

Si ces deux derniers exemples n’ont pas encore été voté par les Chambres fédérales, il ne faut pas se leurrer: le programme de la majorité PLR-UDC vise à déréguler tout ce qui peut l’être, quitte à détricoter des droits durement acquis. Qu’importe la cohésion sociale, qu’importe la solidarité, tant que ces décisions satisfont les désidératas d’une économie qui en veut toujours plus. Enfin, pas toute l’économie, certains secteurs spécifiques… Car si un temps, l’UDC défendait les paysans et les petits commerçants, sa récente attaque contre l’AVS démontre que ce lointain passé est révolu.

Sans parler du Parti libéral-radical, père de la Suisse moderne, ayant défendu de nombreuses avancées sociales, qui semble n’avoir plus d’yeux que pour le sacro-saint rendement économique. Sous les coups de boutoir d’une majorité qui n’accorde qu’une importance relative à l’être humain, il y a fort à parier que les dégâts sociaux seront lourds. Mais s’il est difficile d’assister à cette entreprise de destruction de la solidarité, il n’en demeure pas moins qu’il est utile de voir le réel projet de société défendu par la majorité PLR-UDC. Qui veut d’une telle perspective? Il s’agira de s’en rappeler lors des élections fédérales dans deux ans.

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8 réponses sur “Le sombre visage de la majorité PLR-UDC”

  1. Effectivement, ce qui est très décevant, c’est que l’UDC, seul parti à défendre l’intérêt du peuple suisse contre l’immigration massive et contre l’Union Européenne, trahit ensuite ses électeurs populaires en appuyant des mesures antisociales voulues par le PLR, lequel de son côté trahit sans vergogne son « allié » parlementaire UDàsur la question européenne, en se refusant à appliquer la politique de préférence nationale voulue par le peuple et en acquiesçnt à l’idée d’un « accord cadre » colonial avec l’UE.
    C’est insupportable. Ce système pervers est dû au système parlementaire qui exige de former des majorités. Ne pouvant former de majorité ni avec le PDC, traître à la Suisse sur la question européenne, ni avec la gauche, l’UDàn’a d’autre choix que l’alliance avec le faux frère PLR. D’oC9 la politique que vous déplorez de la majorité bourgeoise UDC/PLR.
    Le peuple n’y trouve pas son compte.
    C tant donné que la « gauche » actuelle est une ennemie implacable du peuple Suisse, puisqu’elle est furieusement immigrationistes et pro européenne, il n’y a apparemment pas de solution pour défendre les intérêts des petites gens. Pas de la « classe moyenne » dont on nous rebat sans cesse les oreilles. Il s’agit des petites gens, suisses qui sont les abandonnés de la politique fédérale.
    On ne peut qu’espérer l’apparition d’un parti anti immigration et anti européen de gauche, qui exige de manière déterminée, à la fois le maintien des acquis sociaux, et la défense des services publics, toutes choses trahies par tous les autres partis, et qui mette au premier plan, comme préalable à tout le reste, par souci de JUSTICE SOCIALE, l’application ferme et déterminée de l’article 121a de la Constitution fédérale. Ce serait bien la moindre des choses si on se dit démocrate.
    Monsieur Barbey, pourquoi ne créez vous pas vous-même ce parti, qui serait le seul à représenter une gauche authentiquement sociale?
    Ce parti aurait certainement un succès irrésistible. Vous pourriez obtenir immédiatement une part électorale entre 10 et 15%, au moins, et de ce fait, selon le principe de concordance vous pourriez revendiquer pour vous un siège au Conseil fédéral, et changer vraiment quelque chose.
    Chiche?

  2. comme le droit européen est plus avancé pour la défense des citoyens consommateurs, on peut en déduire logiquement qu’être pro européen signifie aussi plus proche des citoyens, contrairement aux « fake news » propagées par l’UDàet ses sbires, alors que ces derniers dénigrent les pro européens en limitant les droits du peuple tout en se proclamant populaire !
    La gauche n’est pas spécialement en faveur d’une immigration (massive), mais simplement ouverte à condition de mettre en place des mesures pour lutter contre les effets néfastes , mesures rejetées également par la droite ! On ne pourra jamais bloquer l’immigration et d’ailleurs cela n’a jamais été possible !
    L’immigration a d’ailleurs compensé la faible natalité suisse et donc contribué à la stabilité du fond AVS, donc les responsables de l’avenir de l’AVS devrait prendre en compte ce paramètre .

    1. Pouvez-vous donner un exemple oC9 le droit social européen serait plus favorable pour les travailleurs? C’est le contraire qui est vrai. La jurisprudence de la Cour de justice (arrêts Luxembourg, Laval, Viking) imposent que les prestations soient payées au prix du pays d’origine du travailleur en faisant primer la libre circulation des personnes sur le droit social des pays. C’est à dire que si un ouvrier polonais travaille en Suisse, et si la Suisse doit reprendre le droit européen, cet ouvrier devra être payé au prix polonais. Les conventions collectives suisses ne s’appliquent pas. En d’autres termes l’Europe rend le dumping social OBLIGATOIRE. Alors vous êtes prié de ne pas répandre des mensonges, juste parC’e que vous êtes un euro béat. La vérité est que cette Europe est un enfer social. Elle est totalement antisociale.
      http://www.nouvelle-europe.eu/viking-et-laval-libertes-de-circulation-versus-droits-sociaux

  3. Génial, maintenant il y a des autodidactes qui veulent nous faire la morale. Et comme par hasard c’est un avis plutôt gauchisant.
    Méchants PLR et diaboliques UDC, rien de neuf ici c’est une habitude.
    Il y a une tendance chez les personnes orientées à gauche de refuser le verdict populaire. Si les électeurs ont dans la majorité votés à droite ou centre droite c’est qu’ils veulent que quelqu’un freine les dépenses et stop la surenchère aux assistés et aux profiteurs qui sont de plus en plus nombreux dans notre pays. Et comme c’est toujours les mêmes qui paient et bien à un moment ils disent stop, c’est trop.
    Le PLR et l’UDàont gagné les dernières élections et disposent d’une base solide pour réaliser les promesses faites lors des campagnes électorales. N’en déplaise à tous ces braves auto proclamés donneurs de leçns et de moralisateurs. Peut être que dans 2 ans comme vous le suggérez la situation aura changé mais en attendant merci de respecter l’avis du peuple.
    Je pense quand même que les personnes qui se lèvent tôt le matin (Mr Barbey n’en fait certainement pas partie, c’est un avis personnel) pour aller travailler remarquent la différence depuis 5-8 ans au niveau des infrastructures routières et ferroviaire et l’évolution un peu partout en Suisse subie. Je ne parle même pas du prix des loyers et des biens immobiliers.
    Je ne crois pas que le PLR et l’UDàveulent fermer les frontières, mais juste gérer et contrôler l’arrivée en masse des travailleurs venant de l’extérieur.
    De ce fait il me semble que l’économie de la construction pourrais mieux gérer la surchauffe, les collectivités adapter les besoins sur le long terme (STEP, école EMS route etc etc) et l’économie nommer des personnes réellement compétente et non mettre des personnes incompétentes à des places stratégiques.
    Quand à l’acceptation de médecins qui effectivement n’ont pas la formation correspondante ou équivalente à la formation des écoles de médecines suisse, il me semble normal de fixer un minima de compétence. Je ne vois pas oC9 se situe le problème, ou faut il aussi accepter des medecins autodidactes comme l’est Mr Barbey.
    Dans ce cas là aussi il faut trouver des solutions pour freiner le coût de la médecine. Chacun ne peux pas indéfiniment payer des prime qui augmentent d’année en année. Et ne me parlez pas de la caisse unique, ceux qui vivent avec la SUVA savent ce que cela donne.
    Et puis un jour, tous ces travailleurs seront aussi à l’AVS, nous allons financer cette charge comment, en laissant entrer encore plus de travailleurs pour financer cette retraite. C’est une situation sans fin. De la freiner et de la contrôler me semble la seule situation intelligente et réaliste.
    C’est là l’avis d’une personnes qui ne se proclame pas autodidacte, ni prétendre diffuser la fameuse pensée unique si chère à la gauche, mais bien quelqu’un qui est confronté aux réalités de la vie de tous les jours dans le domaine du privé.
    Alors je dis merci au groupe PLR -UDàd’essayer d’ameliorer notre situation et surtout à l’UDàde nous avoir sauvé d’une adhésion à L’Union européenne, rien que pour ç nous devrions être éternellement reconnaissant à ce parti qui a combattu seul contre tous.

    1. Monsieur, pour répondre à votre commentaire, je ne fais pas la morale: je décris des faits et en tire une interprétation personnelle, à laquelle vous n’êtes pas obligé d’adhérer. Vous semblez croire que je suis de gauche: grand bien vous en fasse. Je me considère volontiers comme un libéral, mais effectivement je ne me retrouve pas dans la politique menée par le Parti libéral-radical, lequel semble avant tout intéressé à défendre des corporations plutôt qu’à vouloir mettre l’humain au centre et utiliser l’économie comme un moyen d’améliorer la condition humaine. Si cela fait de moi, selon vous, un « gauchiste », alors soit.

  4. Jean-Marc s’en prend à l’auteur de l’article avec une véhémence qui reflète ses sentiments libéraux de droite, sincères, et son désir qu’on contrôle effectivement l’immigration. Je comprends sa colère et je la trouve respectable.
    Mais Jean-Marc ne voit pas une chose: c’est que les élus PLR sont des faux-culs, pardonnez l’expression. Car ils font une alliance purement tactique avec l’UDàpour gagner les élections, mais ils n’ont absolument pas l’intention de respecter la volonté populaire sur la question migratoire ni sur les relations avec l’UE. Par conséquent, cher Jean-Marc, vous devriez prendre conscience du fait que si vous êtes un électeur PLR, eh bien vous êtes cocu.
    Car le PLR fait partie des coupables de la non application de l’initiative contre l’immigration de masse, acceptée le 9 février 2014. D’autre part, le PLR reste partisan d’un accord cadre avec l’UE, et si un tel accord voit le jour, tout ce à quoi vous tenez, cher Jean-Marc, comme la capacité de réguler l’immigration, notre pays sera dans l’impossibilité définitive de le faire respecter, car la Suisse sera livrée pieds et poings liés aux législations immigrationistes européennes, folles, ou plutôt criminelles, dont le but est l’extermination de la race blanche en Europe. Tout le monde le sait. Je dis la chose crûment mais c’est ç. On pourrait dire aussi que la politique migratoire européenne vise à promouvoir le multiculturalisme et le vivre ensemble. C’est plus poli, plus politiquement correct. Mais le résultat est le même: c’est le remplacement de population.
    D’autre part, cher Jean-Marc, vous n’avez pas la fibre sociale. C’est votre droit et je ne vous le reproche pas. En effet celà va avec vos idées libérales. Vous travaillez dur et vous en avez ras le bol de vous faire plumer par des parasites bénéficiaires de l’aide sociale, et des faux réfugiés. Je vous comprends.
    Seulement on ne peut pas blâmer ceux qui souhaiteraient un peu plus de générosité sociale pour les Suisses pauvres, qui en auraient besoin. C’est bien ç le drame.
    C’est que ceux qui, légitimement, aimeraient que leurs compatriotes modestes reçivent une part un peu moins congrue de la richesse du pays, ne peuvent compter sur personne. Les socialistes sont leurs pires ennemis, car plus immigrationiste et sans frontièriste que le PS de Levrat, il n’y a pas. Mais les partis de droite comme le PLR et l’UDàn’ont pas grand chose non plus à apporter à nos compatriotes défavorisés, car ils sont à la fois libéraux et, c’est le problème de l’UDC, incapables de faire respecter leur politique de préférence nationale Car pour faire une majorité ils ont besoin du PLR qui est une bande de faux culs.
    C’est pourquoi j’ai demandé à Mr Barbey de s’interroger sur l’utilité d’un vrai parti de gauche, défendant vraiment, pour une fois, les vraies petites gens, c’est à dire les Suisses modestes.
    Malheureusement, contrairement à Jean-Marc, je n’ai pas obtenu de réaction de l’auteur de l’article aux idees que j’ai lancées.
    Je pense que la raison en est que Mr Barbey a bien le cEur à gauche, mais, comme les autres personnes de gauche, il ne s’intéresse aux petites gens que si ce sont des étrangers et jamais quand il s’agit de Suisses.

  5. Je fais partie de la classe moyenne qui aimerait plus de moyens pour les petites mains qui font souvent, toujours, les travaux plus ingrats et plus pénibles. Petites mains Suisses ou autres ! Il faut bien l’avouer : elles sont plutôt autres : allez faire un tour sur un chantier ou dans les Entreprises de nettoyage .
    A la différence de l’UDàqui pointe sa hargne que sur les petites mains d’origine étrangère, je suis tout à fait consciente que ces personnes qui viennent avec un contrat de travail ( que l’UDàà des fins électoralistes assimile tous dans le panier « Etrangers à foutre dehors ») participent à la bonne santé de l’AVS que nous Suisses de plus en plus vieillissants auront de la peine à maintenir dans la décennie prochaine. Donc de l’aide pour tous les petits salaires que les Grands PLR et UDàde l’économie essaient de tenir au plus bas pour dégager de mirobolants bonus et se tenir sur le dessus du panier ou il font la « morale ». Morale qui ne leur est pas reprochée à eux !
    Le PS lui s’occupe de trouver des solutions pour les gens à bas revenus qu’importe leur couleur ou leur origine !! Que tout le monde puisse vivre correctement et ainsi favoriser la paix sociale .
    Accueillir et défendre les réfugiés qui essaient de trouver une vie meilleure après que leur pays soit mis à feu et à sang souvent par « nos » armes (qui rapportent à notre économie donc à notre confort de vie) est , à mon avis, le minimum. S’il n’y avait pas le PS ?
    La Suisse , Etat riche, a les moyens pour une sorte de « réparation ».
    UDà PLR PDàPS qu’importe ! on aimerait au Parlement moins d’arrangement et plus de courage pour affronter les vrais problèmes et pas toujours le seul souci du propre porte-monnaie.
    Il me semble que la nouvelle génération , moins « lobbyste » donc plus libre en prend le bon chemin.

  6. Les Grands PLR et UDàde lbéconomie tiennent au plus bas les petits salaires, grâce au dumping social du à l’immigration massive, chère Madame.

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